05 octobre 2025 | A la rencontre des Mahorais.e.s à terre et sous le soleil du lagon
Auteur.e.s : Laëtitia & Judith (à terre) – Léa (à bord)
Avec Marie-Eve, nous (Judith et Laëtitia) avons été désignées pour se rendre à terre pour la journée du 5 octobre avec Jacques. Cette journée nationale est dédiée à la résilience face aux différents risques naturels (sismique, volcanique, submersion marine, cyclone etc.), sur un territoire mahorais qui a déjà fait face à de nombreux événements extrêmes. Pour l’équipe scientifique, les objectifs de cette journée sont de présenter les campagnes MAYOBS ainsi que les principaux résultats et compréhensions de la géologie de Mayotte, en réponse aux recherches faites suite à la crise sismo-volcanique de 2018. En tant qu’étudiantes, le but était de mettre en avant les projets pédagogiques menés à bord de la campagne.
A notre réveil vers 6 heures, nous étions déjà dans le lagon de Mayotte, calme avec tout de même la présence de quelques pêcheurs en laka. Le rendez-vous est prévu à 6h30 au niveau de la coursive pour rejoindre la terre. Après avoir atteint le mouillage du Marion entre Petite Terre et Grande Terre, une première navette part avec la première partie du groupe (Photos 1 & 2). Notre « taxi boat » arrive 15 min plus tard pour, enfin, nous débarquer au ponton de Mamoudzou, à côté des barges qui font des allers-retours avec Petite Terre.
Photo 1. Léa, Lucie et Manon qui nous voient partir vers Mamoudzou en taxi boat. Crédit Judith
Nous arrivons sous les grands barnums installés à côtés de l’office de tourisme et du marché couvert fermé ce jour-là. De l’autre côté du marché est organisé la course de pirogues biannuelle avec un animateur pleinement investi dans son rôle. L’équipe scientifique est accueillie avec un petit déjeuner à base de samossas au poulet et de thé au gingembre (il y avait aussi des viennoiseries et des crêpes miam-miam !). Les stands se mettent en place : posters, disposition des roches provenant de la drague de la veille, et préparation des diaporamas et vidéos. Pendant ce temps, sans trop nous éloigner, Faymida nous emmène admirer la vue sur le port.
Photo 2. Nous deux au départ avant de prendre le taxi boat. Crédit Laëtitia
Vers 9h30, et après avoir pris quelques photos devant le #<3Mamoudzou, les conférences peuvent commencer. C’est Anne Lemoine qui ouvre le bal avec une présentation sur l’observation de la crise sismo-volcanique liée à la formation du nouvel édifice Fani Maore. Nous nous installons à la régie pour fluidifier les transitions des présentations mais aussi pour prendre des photos de l’évènement.
Photo 3. Bidonville de Mamoudzou sur le flanc de l’île et Laka au premier plan à droite. Crédit Judith
Les présentations s’enchaînent et arrive le moment des présentations des projets éducatifs. L’université de Mayotte commence avec des discours personnels de leur expérience respective et leur ressenti à bord d’une mission scientifique avec, en bonus, un extrait de leur capsule vidéo montée par Aboubacar. Faymida termine la présentation avec un discours en Shimaore (Photo 4 droite).
Vient ensuite notre tour, Université Flottante, de partager notre expérience en tant que jeunes scientifiques à bord d’une campagne de surveillance. La présentation est courte mais permet de nous présenter au petit public encore présent. C’est Isabelle qui termine les conférences de la matinée avec une présentation générale de la géologie autour de Mayotte.
Les animations migrent ensuite vers les stands : associations, prévention, science…, plusieurs locaux, seul.e.s ou en famille, sont intrigué.e.s et font le détour. Le stand du BRGM fonctionne bien et permet de visualiser les fonds marins à travers une maquette. A côté, un jeu de l’oie version jeu de l’hippocampe intéresse des jeunes de l’île. Enfin, les roches issues du dragage font aussi leur effet et Marin explique aux petits groupes leur origine.
Photo 6 : Fabien explique comment fonctionne un volcan avec un schéma à un jeune mahorais sur le stand du BRGM. Crédit Laëtitia
Le temps passe vite et c’est déjà l’heure de repartir vers le Marion Dufresne qui impressionne par sa taille équivalente à l’îlot derrière lui. Le premier groupe part vers 15h et nous attendons la deuxième navette qui nous ramène à bord. A peine arrivées, on retrouve nos collègues en pleine chasse aux trésors ! On ne les perturbe pas, on aura le temps de discuter plus tard.
Photo 9. Le Marion depuis le taxi boat. Crédit Judith
Le pilote revient sur le navire pour nous permettre de sortir du lagon et nous, nous profitons du départ pour dire au revoir à l’île qu’on ne verra plus que de loin en admirant le coucher de soleil sur le pont.
Réveil très matinal pour Lucie et Léa, levées à 4h. Pendant que certains terminent leur quart ou allaient se coucher, elles se préparaient à assister à l’arrivée du Marion Dufresne à Mayotte, à l’occasion de la journée de la Résilience, organisé ce 5 octobre. Le bateau-pilote est arrivé à l’heure prévu, 5h, et le pilote est monté à bord alors que le navire poursuivait sa navigation. Ce fut une expérience invraisemblable. Ces 2 étudiantes ont eu la chance d’assister à un superbe lever de soleil, vers 5h45, un moment rare et privilégié (mais pas pour tous !), partagé avec quelques courageux déjà sur le pont.
En entrant dans le lagon de Mayotte, le spectacle est saisissant : des eaux turquoises, une lumière dorée… mais aussi une odeur de brûlé qui surprend. Elle provient des cultures sur brûlis, encore pratiquées sur l’île, comme évoqué lors du Séminaire 2. Vers 7h30, le navire jette l’ancre dans la baie de Mamoudzou. Les 24 participants à la journée à terre patientent pour embarquer à bord du bateau-taxi dont l’accès se fait depuis la mer via une échelle très raide – une petite aventure en soi !
Pendant que Judith et Laëtitia participent aux activités sur la terre ferme, les autres étudiants en profitent, récupèrent leurs quelques heures de sommeil et avancent leurs travaux (écriture de synthèse des séminaires, révisions, préparation des fiches instruments…). On assiste aussi à une course en pirogue – un moment aussi spectaculaire qu’imprévu !
Après le déjeuner, l’ambiance se détend à bord : une chasse au trésor est organisée par Chloé et Lisa, deux doctorantes de l’équipe de dragage. Deux équipes s’affrontent dans la bonne humeur : les Verts Marins et les Poissons Rouges. Après une compétition acharnée, la victoire revient (sans surprise !) aux Vert Marins ! Certains étudiants ont aussi mis la main à la pâte et prêtent main forte à l’équipage, entre deux activités. En fin de journée, à 16h, un rendez-vous est donné au PC science pour une visite guidée du bateau. Plusieurs espaces du navire sont présentés – une immersion que vous pouvez retrouver dans la rubrique Equipes à bord.