10 octobre – 14 octobre 2025 | Derniers préparatifs avant débarquement
Auteure: Jade
Le transit de retour depuis Mayotte en direction de la Réunion marque la dernière étape de notre voyage. Après plusieurs semaines d’activités intenses sur la zone du Fer à Cheval et du Fani Maoré, entre observations, prélèvements, opérations de mise à l’eau et de récupération des instruments, et bien sûr de surveillance attentive des panaches, le Marion Dufresne met désormais le cap sur La Réunion.
Cette période a débuté le 10 octobre 2025 et s’est ouverte comme les autres dans un rythme effréné. À bord, plus question de prélèvements ou de mise à l’eau d’instruments : l’heure est désormais aux bilans, aux comptes-rendus et à la préparation logistique du retour. Toutes les équipes s’affairent à compiler les informations, à rédiger leurs rapports d’activités, à trier et sécuriser le matériel et les échantillons (eau, roches) avant leur acheminement à terre, ce qui mobilise toute leur énergie. Dans le PC science, les ordinateurs ronronnent.
Les derniers quarts s’enchaînent, dans la fatigue accumulée, mais aussi dans l’excitation de ces ultimes instants en mer. Les séminaires se poursuivent jusqu’à la veille de l’arrivée, clôturés par les présentations d’Anne Lemoine et d’Angèle Laurent portant sur le bestiaire des signaux sismiques de l’éruption du Fani Maoré, depuis le début de la crise sismique en mai 2018.
De la même manière, nous, les étudiants à bord, nous activons sans relâche afin de finaliser les fiches techniques, les comptes-rendus de séminaires, le journal de bord, avant de poser le pied à terre. Cette période s’illustre également par la réalisation d’interviews qui se succèdent, des scientifiques et du personnel à bord, recueillant les témoignages de ceux qui ont travaillé en cohésion afin de mener à bien la mission MAYOBS 33. Les soirées sont encore animées par des discussions passionnées entre étudiants et chercheurs. Ce transit représente aussi les derniers instants afin de profiter des levers comme des couchers de soleil en mer. Pour clore la mission, un petit dîner a été organisé à bord, l’occasion de partager, rire et discuter de ce volcan, avant de regagner la terre ferme.

De même, a eu lieu dans ces ultimes jours en mer, la séance de philatélie, consistant à préparer l’envoi de nos lettres empreintes de nos souvenirs en mer et de nos vœux à nos familles, recouvertes des timbres des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), mais aussi des tampons uniques du navire Marion Dufresne, de la mission, du commandant, et bien d’autres (comme l’illustre la photo ci-jointe).
Ce fut un véritable plaisir pour nous de réaliser cette campagne aux côtés de ces équipes scientifiques, qui ont agi en cohésion pour un objectif commun. La collaboration, la bienveillance, la pédagogie et la passion partagée ont donné à cette expédition de surveillance une dimension unique. La vie à bord de ce navire a été une véritable découverte.

Arrive le 14 octobre 2025, le jour du débarquement et de la démobilisation. Le moment des au revoir, du retour à terre, et surtout de la séparation avec les scientifiques, notre équipe et ce navire emblématique qu’est le Marion Dufresne.

Nous garderons de cette campagne un superbe souvenir. Un merveilleux périple empreint d’excitation, de découvertes, mais aussi de fatigue. L’accueil et les discussions à bord avec les scientifiques, mais aussi les membres de l’équipage, nous ont permis de pleinement nous intégrer à cette mission. Cette Université Flottante nous a également permis de former une superbe équipe avec qui nous avons chacun pris plaisir à échanger et partager des instants mémorables. Une magnifique aventure avec une équipe au top ! Nous avons conscience de l’opportunité qui nous a été accordée par notre intégration à cette expédition scientifique en mer. Cette expérience nous a beaucoup appris sur le travail d’équipe, la production effrénée de documents, les instruments, les opérations à bord d’un navire océanographique et bien évidemment sur le volcanisme sous-marin à Mayotte. Cette aventure nous a éclairés sur nos orientations scientifiques et notre passion pour la mer et les volcans. Et qui sait ? Peut-être aurons-nous un jour l’opportunité de nous retrouver, en participant notamment à une autre mission passionnante en mer, pour naviguer à nouveau ensemble sur les flots.