15-19 mai 2022 | Au large de la Province Eastern Cape, Afrique du Sud
Lea Nupnau
Bienvenue sur le blog et bonjour après une éclipse incroyable !
Le 16 mai, il reste à peine une semaine avant notre retour à la Réunion. Le tourbillon que nous avons suivi se désagrège lentement et nous effectuons un dernier voyage radiateur (échantillonnage selon un quadrillage, vous pouvez vous en faire une idée en regardant la carte) avant d’échantillonner un dernier profil vertical avec la Rosette accompagnée de sa CTD et tous les instruments déployés dessus.
Déployer la Rosette pour la dernière fois est un autre signe que notre mission touche lentement à sa fin, ce qui est une belle occasion de faire une petite fête. Nous ne serions pas des scientifiques si nous n’étions pas créatifs, alors pour rendre cet événement un peu plus spécial, nous avons attaché une bouteille de champagne à la Rosette pour la partager juste après sa descente à 100 m de profondeur.
Certains ont profité de l’occasion pour se venger de l’eau qui a été renversée (intentionnellement ou non) sur diverses chemises, chaussures ou têtes, d’autres ont dû digérer le fait que le matin notre MVP (Moving Vessel Profiler) nous a quittés pour toujours parce que le câble s’est cassé. Bien sûr, nous ne rendrions pas justice à notre nom de campagne RESILIENCE si nous ne parvenions pas à aller de l’avant et à activer le prochain plan de secours, comme utiliser le Fish-scan à la place.
Le lendemain, un autre projet de déploiement d’instruments s’est achevé : la récupération du Wire-Walker que nous avions déployé près de la côte de Durban. Les instruments qui enregistraient des données tout en étant suspendus verticalement dans la colonne d’eau peuvent être détachés du poids qui les attache au fond marin en envoyant un signal acoustique à une charnière qui s’ouvre alors d’elle-même. Grâce à la flottabilité de la bouée située à l’extrémité supérieure du câble, les instruments flotteront jusqu’à la surface de l’eau où ils pourront être récupérés. Il y a trois jours, nous craignions encore que des conditions météorologiques difficiles ne viennent compliquer le processus, mais finalement, le soleil était au rendez-vous et la mer était calme, ce qui nous a permis de respecter le calendrier prévu.
Nous sommes à nouveau en transit en direction de La Réunion. Mais nous ferons encore quelques arrêts intermédiaires pour déployer des flotteurs Argo (instruments océanographiques dérivant avec les courants et effectuant des profils verticaux, qui mesurent des divers paramètres océanographiques trasmis par satellite lorsqu’ils refont surface). Pendant ce temps, tout le monde commence à ranger, ranger et stocker le matériel, ce qui met en évidence une partie insoupçonnée de l’espace de stockage du Marion Dufresne.