La question des émissions de dioxyde de carbone (CO2) des campagnes océanographiques prend une place de plus en plus importante dans les préoccupations de prévision de missions (voir le site Maîtriser notre empreinte carbone de la Flotte Océanographique Française). Nous avons décidé de faire perdurer ce regard sur les émissions de gaz à effet de serre afin que cela puisse contribuer à une politique de réduction.
Pour l’évaluation indiquée ici, nous avons simplement considéré 3 sources d’émissions principales liées à la réalisation de la campagne en mer (transport en avion, émissions par la consommation de diesel du navire pendant les 3 semaines de campagne, et consommation de viande). Il est important de préciser que le calcul ci-dessous n’est pas exhaustif et que certaines émissions, que nous ne pouvons pas facilement évaluer ou qui sont du second ordre, pourraient aussi contribuer à cette évaluation, et donc la modifier. On peut citer notamment le fret de matériel avant embarquement, la vie à bord, la démobilisation (déchets débarqués, fret aval), ou le stockage des données.
| Source d’émission | Scientifiques | Université flottante | Total | ||
| Métropolitains | Mahorais | Brestois | Perpignanais | ||
| Transport A/R | 56 400 | 1500 | 9790 | 2844 | 70 534 |
| Emissions Marion Dufresne (carburant seul) | 470 000 | 470 000 | |||
| Viande | 7840 | 7840 | |||
Selon nos calculs, la campagne MAYOBS est à l’origine d’une émission de 548 374 kg de CO2 (Tableau). Ce chiffre prend en compte le déplacement de l’ensemble de l’équipe scientifique depuis le départ et jusqu’au retour. Voici les approximations considérées pour ce calcul :
Sources utilisées pour les calculs et les informations des émissions de carbone :
En 2024, l’empreinte carbone de la France est estimée à 563 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 éq), soit 8,2 tonnes par personne (y compris les émissions importées pour satisfaire la demande finale française – Source: Ministère du Développement Durable). En 2017, la répartition par poste de consommation s’établit à 30 % pour le transport, 23 % pour l’habitat, 22 % pour l’alimentation, 10 % pour l’achat de biens d’équipements et 15 % pour les services marchands et non marchands utilisés par les ménages. Le tableau suivant compare les émissions individuelles en tonnes équivalent CO2 par poste de consommation durant 3 semaines (durée de la campagne MAYOBS33), en se référant à l’estimation de l’ADEME en 2024 et à cette répartition par poste de consommation.
| Consommation (21 jours) | Transport | Habitat | Alimentation | Biens d’équipement | Services | Total | MAYOBS33 |
| Emissions eq. CO2 en kg | 142 | 108 | 104 | 47 | 71 | 472 | ~3500 |
| Pourcentage du total | 30 | 23 | 22 | 10 | 15 | 100 | ~740 |
Les émissions de CO2 de l’industrie maritime représentent environ un milliard de tonnes par an, soit ~3 % de l’ensemble des émissions mondiales (Source: Journal Le Monde, 2018). C’est près de 4 fois moins que le transport de passagers en surface (environ 3,8 milliards par voiture, bus, train) et un peu plus que le transport aérien de passagers (environ 750 millions de tonnes). Par comparaison, pendant les 3 semaines de campagne, la réalisation de cette mission MAYOBS33 aurait donc émis moins de 0,001 % de ce que l’industrie maritime émettait dans le même temps.
Celle-ci représente 4,4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France en 2024 (source: ADEME), soit 361 kg/an par individu. Rapportées à une durée de 3 semaines, ces émissions carbone pour la France sont ainsi de 21 kg par individu, soit environ 166 fois moins que ce que chaque passager de la campagne MAYOBS33 a contribué à émettre (toutes sources incluses).