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Bilan Carbone de la campagne MAYOBS33

Image ci-dessus: livraison de bio-diesel pour ré-approvisionner le navire Marion Dufresne au Port de La Réunion – Crédit photo Jacques

La question des émissions de dioxyde de carbone (CO2) des campagnes océanographiques prend une place de plus en plus importante dans les préoccupations de prévision de missions (voir le site Maîtriser notre empreinte carbone de la Flotte Océanographique Française). Nous avons décidé de faire perdurer ce regard sur les émissions de gaz à effet de serre afin que cela puisse contribuer à une politique de réduction.

Pour l’évaluation indiquée ici, nous avons simplement considéré 3 sources d’émissions principales liées à la réalisation de la campagne en mer (transport en avion, émissions par la consommation de diesel du navire pendant les 3 semaines de campagne, et consommation de viande). Il est important de préciser que le calcul ci-dessous n’est pas exhaustif et que certaines émissions, que nous ne pouvons pas facilement évaluer ou qui sont du second ordre, pourraient aussi contribuer à cette évaluation, et donc la modifier. On peut citer notamment le fret de matériel avant embarquement, la vie à bord, la démobilisation (déchets débarqués, fret aval), ou le stockage des données.

Source d’émissionScientifiquesUniversité flottanteTotal
MétropolitainsMahoraisBrestoisPerpignanais 
Transport A/R56 40015009790284470 534
Emissions Marion Dufresne (carburant seul)470 000470 000
Viande78407840
Tableau 1. Estimation des émissions de CO2 de la campagne MAYOBS33 en kilogrammes de CO2.

Selon nos calculs, la campagne MAYOBS est à l’origine d’une émission de 548 374 kg de CO2 (Tableau). Ce chiffre prend en compte le déplacement de l’ensemble de l’équipe scientifique depuis le départ et jusqu’au retour. Voici les approximations considérées pour ce calcul :

  • Consommation moyenne de viande : 200 g par personne et par jour. Les différences de consommation par rapport à cette moyenne ont été négligées (parmi l’équipe scientifique, seules 4 personnes suivaient un régime végétarien)
  • Transport : vol petit courrier considéré pour les Mahorais, vol long courrier pour les Métropolitains
  • Propulsion du navire : les émissions du Marion Dufresne proviennent pour l’essentiel de la production électrique par un carburant dérivé du pétrole (MDO = Marine Diesel Oil, norme ISO 8217, qui est un mélange de MGO = Marine Gasoil et de HFO = Heavy Fuel Oil), comme pour les autres navires de la Flotte. Il s’agit d’un carburant alternatif au gasoil. Pour cette campagne, l’approvisionnement a été fait en bio-diesel (Figure ci-dessus), carburant dérivé de ressources biologiquement renouvelables. Les valeurs indiquées sont issues d’informations recueillies à bord, sous réserve d’une bonne compréhension de ces informations. 

Sources utilisées pour les calculs et les informations des émissions de carbone :

Synthèse réalisée par Jules


Eléments de comparaison

Comparaison à d’autres émissions carbonées en France

En 2024, l’empreinte carbone de la France est estimée à 563 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 éq), soit 8,2 tonnes par personne (y compris les émissions importées pour satisfaire la demande finale française – Source: Ministère du Développement Durable). En 2017, la répartition par poste de consommation s’établit à 30 % pour le transport, 23 % pour l’habitat, 22 % pour l’alimentation, 10 % pour l’achat de biens d’équipements et 15 % pour les services marchands et non marchands utilisés par les ménages. Le tableau suivant compare les émissions individuelles en tonnes équivalent CO2 par poste de consommation durant 3 semaines (durée de la campagne MAYOBS33), en se référant à l’estimation de l’ADEME en 2024 et à cette répartition par poste de consommation.

Consommation (21 jours)TransportHabitatAlimentationBiens d’équipementServicesTotalMAYOBS33
Emissions eq. CO2 en kg1421081044771472~3500
Pourcentage du total3023221015100~740
Tableau 2. Empreinte carbone moyenne d’un citoyen français pendant 21 jours (soit la durée de la campagne MAYOBS33) pour différents postes de consommation (chiffres ADEME pour 2017), en supposant une émission annuelle totale de 8,2 tonnes par an (chiffre ADEME pour 2024), à comparer avec l’empreinte carbone estimée de 3500 kg de CO2 environ par passager de la campagne MAYOBS33 (dernière colonne), soit 7,4 fois plus sur la durée de la mission.

Comparaison avec le fret maritime et le transport mondial de passagers

Les émissions de CO2 de l’industrie maritime représentent environ un milliard de tonnes par an, soit ~3 % de l’ensemble des émissions mondiales (Source: Journal Le Monde, 2018). C’est près de 4 fois moins que le transport de passagers en surface (environ 3,8 milliards par voiture, bus, train) et un peu plus que le transport aérien de passagers (environ 750 millions de tonnes). Par comparaison, pendant les 3 semaines de campagne, la réalisation de cette mission MAYOBS33 aurait donc émis moins de 0,001 % de ce que l’industrie maritime émettait dans le même temps.

Comparaison avec l’empreinte environnementale du numérique

Celle-ci représente 4,4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France en 2024 (source: ADEME), soit 361 kg/an par individu. Rapportées à une durée de 3 semaines, ces émissions carbone pour la France sont ainsi de 21 kg par individu, soit environ 166 fois moins que ce que chaque passager de la campagne MAYOBS33 a contribué à émettre (toutes sources incluses).

Synthèse réalisée par Jacques

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