CIAM, il A Des CaPacités (ADCP)
Autrice : Judith
Le CIAM (Châssis d’Instrumentation Autonome de Mesure) est un châssis instrumenté autonome (en énergie) posé sur le fond. Cet instrument a été développé pour le déploiement d’un courantomètre acoustique à effet Doppler (ADCP) et d’autres capteurs en milieu marin (capteurs de pression, température et salinité).
L’ADCP fonctionne sur la rétrodiffusion d’ondes émises sur les particules en mouvement dans l’eau (Figure 1). Le retard d’arrivée de l’onde réfléchie permet de déterminer la vitesse des particules et donc de façon indirecte le mouvement des masses d’eaux et la courantologie locale.
Figure 1. Fonctionnement de l’ADCP et comment sont interprétées les ondes reçues sur le mouvement des particules dans l’eau. Source : Courtesy of Sontek
Le CIAM est largué depuis la surface et va tomber en chute libre sur le fond grâce à son lest de 120 kg. En tout, le CIAM pèse environ 450 kg. Pour la récupération de l’instrument, un ordre de largage du lest est donné (par balise acoustique) et grâce aux différents flotteurs disposés sur la structure en aluminium, le CIAM remonte à la surface.
Sur la campagne MAYOBS33, le CIAM a été récupéré le 1er octobre (Figure 2) après avoir enregistré pendant 1 an les différents paramètres à proximité du Fer à cheval (Journal de bord, Jours 8-10). L’équipe a choisi de le déposer en périphérie du Fer à Cheval (après de précédents déploiements dans son centre) dans le cadre du projet MARMOR (Marine Advanced Geophysical Research equipment and Mayotte multidisciplinary Observatory for research and Response, voir Séminaire 13) qui consiste à déployer un câble sous-marin relié à la terre avec des systèmes d’enregistrement sismologique en continu et temps réel.
Figure 2. Récupération du CIAM lors de la campagne MAYOBS33. Crédit photo Judith
Avant de déployer le câble sous-marin, il faut déterminer le tracé et connaître les conditions de courants dans la colonne d’eau pour les opérations de déploiement du câble.
Le CIAM (Figures 2 et 3) a été déployé au nord-ouest du Fer à Cheval et a montré des résultats intéressants. Tout d’abord, le courant mesuré est assez important : 1 nœud, ce qui équivaut à presque 2 m/s. De plus, le signal est parfois masqué par un phénomène récurrent probablement lié aux marées. Lors d’un précédent déploiement, le CIAM a été positionné proche des panaches et il est probable que ces derniers, couchés par la force des courants de fond, aient été détectés par le CIAM. Les panaches sont repérés par une augmentation de l’amplitude du signal qui est induite par les gouttelettes de CO2 du panache (voir Journal de bord, A travers les panaches).
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