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Compte rendu du SEZAM’inaire de Saskia FOURIE et Virginie WYSS

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Depuis 2011, Ifremer a défini un protocole de protection dans le but de limiter au maximum le risque d’impact acoustique sur les mammifères marins lors de ces campagnes en mer. En effet lors de ces campagnes, les données sismiques sont collectées par des sources émettant de fortes émissions acoustiques (supérieures à 500 cubic inch (ci.in)), ce qui peut perturber les animaux marins.

Face à cette problématique, Ifremer a lancé de nombreux projets scientifiques pour connaître les espèces présentes sur les zones d’études des scientifiques ainsi que leurs déplacements saisonniers pour déterminer les risques vis-à-vis du niveau de bruit généré.

De ce fait un protocole a été mis en place, couplé avec des observateurs(trices) placé(e)s en passerelle et pont supérieur, pour appliquer celui-ci à bord des bateaux de la flotte océanographique.

Sur la campagne SEZAM, nous accueillons deux Observatrices de Mammifères Marins (MMO), Virginie et Saskia, qui nous ont présenté une introduction à la faune marine dans la zone du projet SEZAM, ainsi que les protocoles utilisés lors des opérations sismiques.

Le protocole : ce protocole s’applique pour des espèces spécifiques qui sont plus ou moins sensibles aux tirs sismiques. Deux cas peuvent s’appliquer : (1) la surveillance des animaux marins dans une zone d’exclusion lors de tirs (protocole de mitigation) et (2) la surveillance lors de périodes sans tirs (protocole hors tirs).

Cela consiste à réaliser une observation visuelle et acoustique lors des activités sismiques que ce soit de jour ou de nuit, tout en relevant chaque espèce rencontrée, ainsi que la localisation des mammifères marins dans un rayon défini au préalable : une première zone, dite “la zone d’alerte” s’étend sur un rayon de 1 500 m autour des sources. Une seconde zone, dite “zone d’exclusion”, où une observation quelconque provoque l’arrêt immédiat des tirs acoustiques; cette dernière s’étend dans un rayon de 100 m autour des sources sismiques.

Pour chaque début d’acquisition, un démarrage progressif de la source acoustique est destiné a éloigner les animaux présents dans la zone (entre 20 et 40 min),  en augmentant graduellement la puissance des canons, jusqu’à la configuration souhaitée. 

S’il n’y a pas de manœuvres, alors nos MMO s’occupent de comptabiliser et d’étudier chaque espèces rencontrées sur la traversée.

Comment identifier les mammifères marins ?

Tout d’abord il faut les repérer. Plus la mer est clémente et plus il est simple de les observer. Avec par exemple la présence d’oiseaux en surface ou de petits geysers d’eaux causés par la respiration des Cétacés. Il existe aussi plusieurs critères visibles ou acoustiques, avec le souffle, la queue, le dos et le chant, qui diffèrent par espèce (Fig 1, différences entre une baleine bleue et un Cachalot).

Fig 1. Schéma simplifié des critères visuels des Baleines bleues et des Cachalots (crédit : Hector)

Les espèces dans le canal du Mozambique :

Virginie et Saskia nous ont présenté par la suite une introduction des différentes espèces concernées localement par le protocole, à savoir dans le Canal de Mozambique. Cela concerne les dauphins, baleines, tortues et les requins qui ont tous été définis comme sensibles aux tirs. 

Saskia Fourie nous a décrit les espèces jusque là rencontrées depuis le départ lors de notre navigation, comme les Antartic Minke whale observées pendant le Jour 5 (Fig 2, Antartic Minke whale), ainsi que celles que nous seront susceptibles de rencontrer lors de la mission SEZAM.

GiF animé (crédit photo : Hector)
Fig 2. Antartic Minke whale (crédit photo : Noé)

Les MMOs nous ont également renseigné sur les différents espèces d’oiseaux associés à ces mammifères, comme les fous masqués (Fig 3, fou masqué).

Fig 3. fou masqué (crédit photo : Thomas Lê)

Les données dans le monde :

A échelle plus globale, les MMOs peuvent se baser sur les déplacements des mammifères selon les saisons et ainsi définir ce qu’ils appellent les zones à stock d’animaux marins. Ces observations lors des campagnes permettent aussi de comptabiliser et de mieux caractériser les espèces dans les mers et océans, de faire des corrélations avec des précédentes observations, de faire du suivi de certains spécimens à l’aide de marqueurs visuels.

Virginie Wyss, a mis en avant des associations et des démarches citoyennes, qui ont pour but de créer une base de données d’observation sur les animaux marins. Cela permet de compléter le travail des instituts de recherche pour mieux comprendre le déplacement et la vie des mammifères marins (Fig 4).

WWFwhales.org/references

Pour finir, nos observatrices sont aussi de vraies photographes, et nous partagent régulièrement les clichés des espèces qui croisent notre chemin.