Cette journée a commencé par l’ouverture d’une nouvelle carotte, mais cette fois-ci nous avons été mis à la place du géologue. En effet, lors du quart « 4-8 » la responsabilité de faire la description de la carotte a été laissée à Tifenn.
Cela consiste à prendre en photographie la carotte avec un référencement des mesures et placer la photographie sur la fiche type utilisée pour la description (voir ci-contre). Puis, nous notons toutes les observations faites sur la carotte : changements de couleurs, structures particulières, granulométries etc. Pour nous aider, il est possible de prendre de petits échantillons à la spatule pour regarder à la loupe binoculaire, utiliser une carte de référence pour déterminer la taille des grains et une palette de couleur de référence.
Ces outils nous permettent de faire une analyse plus précise de notre tronçon. Cela étant dit, la description (les observations) reste très subjective d’un scientifique à l’autre, soit par les techniques de détermination, soit par nous naturellement. Eh oui, nous n’avons pas tous la même façon de voir les couleurs ! Ce travail était très intéressant, nous faisons très régulièrement des descriptions de carotte lors de nos TP en université, mais l’enjeu n’est pas le même. Cela montre à quel point ce genre d’expérience est important afin de prendre conscience de l’importance des données qualitatives et de la rigueur qu’elles demandent.
Après un repas bien apprécié, nous avons d’abord suivi une réunion scientifique de point sur les travaux avec le chef de mission. Ensuite, nous avons tous pu participer à une visite des machines organisé par l’équipage. Elle débute par la présentation des pièces consacrées au système d’eau. Sacha, un élève officier, nous a expliqué comment fonctionne la production d’eau et d’énergie sur le bateau. Beaucoup d’explications ont été données sur le traitement des eaux qui nous permet d’une part d’avoir l’eau potable à nos robinets et d’autre part de pouvoir gérer les différentes eaux usées (voir page sur le traitement et la production et l’eau à bord).
A la suite de quoi, nous avons pu observer, du dessus, les propulseurs permettant par exemple au bateau d’être stabilisé sur une position géographique donnée lors des opérations « en station » comme le carottage, le POGO ou les OBS. Associés à cela, les groupes électrogènes et les moteurs. Le Pourquoi Pas ? compte en tout 4 moteurs. Actuellement, trois moteurs sont opérationnels et le « Pourquoi Pas ? » peut fonctionner avec un seul moteur. Par exemple, lors des acquisitions de bathymétrie multifaisceau à 7 nœuds, un seul moteur est utilisé pour réduire notre consommation de gasoil.
Toutes ces pièces sont reliées à un centre de commande avec différents moniteurs qui permettent aux mécaniciens de suivre en temps réel les paramètres électriques, d’eau ou encore la prise en main de la navigation en cas de problème à la passerelle (poste commandant).
Sur la photo ci-contre, nous pouvons voir le local « TGF » avec les treuils de grands fonds. Il s’agit des câbles utilisés pour le déploiement des outils de carottage, OBS et POGO. Les tubes de carottes sont stockés en cale. Il existe une trappe au plafond permettant de sortir les carottes lors des préparations de missions. Cette salle est fermée par une porte étanche qui se ferme hermétiquement en cas d’entrée d’eau. En effet, la coque mesure 1,4 cm, donc, par sécurité, toutes les pièces en contact direct avec l’océan ont ce genre de porte.
Enfin une chose a retenu notre attention : la chaleur. Dans la plupart des salles que nous avons visitées, il faisait très chaud, cela nous a permis de nous rendre un plus compte des conditions de travail des marins. Cette visite s’est terminée et après un petit café pour remettre tout le monde d’aplomb, nous avons assisté à un séminaire « Sémi-Twist » sur la bathymétrie et les sorties de fluides dans la colonne d’eau.