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Jours 8-10: A travers les panaches

2 octobre – 4 octobre 2025 | A la découvert des panaches

Auteure : Léa

La routine s’installe peu à peu à bord : les quarts s’enchaînent, les opérations se poursuivent, et quelques visites sont organisées, comme celle du laboratoire de chimie. Chaque jour apporte son lot de découvertes, la campagne avance, et avec elle, de nouveaux chemins se dessinent.

Nous mettons désormais le cap sur le site du Fer à Cheval et de la couronne, situés à environ 15 km à l’est de la Petite Terre, où plusieurs instruments doivent être récupérés. Il s’agit d’une zone-clé qui sont quadrillées et suivies méthodiquement depuis plusieurs années, car des émissions de fluides très importantes y ont été observés, formant dans la colonne d’eau, sur plusieurs centaines de mètres, des structures sub-verticales ou inclinées, appelées panaches. Ces fluides sont en fait du dioxyde de carbone (CO2) sous forme de goutelettes sortant du fond de la mer.

Figure 1 : Situation de la zone d’étude. Présentation MAYOBS33 à bord du N/O Marion Dufresne – 28 septembre 2025.

Pour localiser ces panaches et suivre leur évolution, nous devons sans cesse adapter la suite de la mission et ajuster au mieux la surveillance de la zone en temps réel (Figure 2). L’adaptabilité, tel est le maître-mot de cette campagne : chaque nouvelle donnée collectée, chaque incident ou retard peuvent amener à modifier le programme initial.  La communication reste également essentielle pour coordonner efficacement les opérations entre les différent groupes scientifiques et techniques: pour cela, 2 réunions quotidiennes sont réalisée, l’une avec tous les scientifiques (y compris les étudiants) et l’autre avec les responsables opérationnels sur le navire, par poste et pas instrument.

Figure 2. Détection des panaches (flèches), visibles en temps réel sur les écrans de l’EM122 (à gauche) et de l’EK80 (à droite).

A l’approche de la route des panaches, l’observation et la réactivité du personnel de quart sont de mises afin de repérer les panaches déjà répertoriés et de détecter de nouvelles activités. Cette zone revêt une importance capitale : elle permet de suivre l’évolution des émissions au fils des années. Les panaches sont détectés grâce aux sondes SMF et EK80.

L’ambiance est électrique à bord à l’idée de détecter un panache encore inconnu ! Ce suivi est essentiel, car il renseigne sur l’évolution de l’activité volcanique : toute variation – qu’il s’agisse d’une amplification, d’un affaiblissement, ou d’une constance des émissions par rapport aux années précédente ou encore d’une réorganisation (division ou concentration des racines des panaches – constitue un indicateur (proxy) clé de l’évolution du volcan sous-marin.

Toujours côté opérations, un autre moment fort de ces derniers jours : la réalisation de la première drague ! Ce moment fut une réelle ébullition générale, surtout côté étudiants géologues, surexcités à l’idée de découvrir les premiers échantillons. Coup de chance, la manœuvre s’est déroulée juste avant le dîner – parfait pour savourer à la fois le repas et la réussite de cette opération.

Figure 3. Premier dragage à bord. a) descente de la drague à vide ; b) tri des roches (ici, basanites) par l’équipe de dragage ; c) remontée de la drague pleine.

A mesure que la mission avance, la fatigue commence à se faire sentir : les réveils deviennent plus difficiles et les quarts semblent longs, surtout lorsque l’activité ralentit. Pour maintenir son attention, chacun trouve de quoi s’occuper, en profite pour échanger avec les scientifiques à bord ou grapille quelques heures de repos entre 2 opérations. Être responsable de l’acoustique de la colonne d’eau demande une vigilance importante, notamment dans la zone où les panaches sont concentrés.

Le 1er octobre, nous avons célébré le premier jour de retraite de notre responsable, Jacques. Un pot a été organisé pour l’occasion : tous n’ont pas pu y assister, mais quelques âmes attentionnées ont pensé à leurs collègues de quarts en apportant bouchons, samoussas et autres délices.

Le 3 octobre, une vente de timbres a animé la vie à bord (Figure 4). L’initiative, victime de son succès, a surpris l’équipage : les derniers arrivants n’ont eu que peu de choix !

Figure 4. Timbres vendus sur le bateau.

Le 4 octobre au soir, le programme a été rapidement revu : notre timing étant serré, il a fallu s’adapter. Nous avions rendez-vous à 5h du matin au Nord de Mayotte, au niveau de la passe, où le pilote nous attendait pour la suite des opérations …

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