Marion Dufresne | Avril – Mai 2022 | Canal du Mozambique et côte Est de l’Afrique du Sud (Océan Indien)
La campagne océanographique RESILIENCE a eu lieu entre le 19 avril et le 22 mai 2022 dans l’océan Indien à bord du Marion Dufresne, navire mythique de la Flotte Océanographique Française. Une cinquantaine de scientifiques internationaux, menés par Jean-François Ternon, chercheur IRD à l’UMR MARBEC (MARine Biodiversity, Exploitation and Conservation), ont embarqué pour 35 jours afin de mieux comprendre les interactions entre la physique et la biologie à « petite échelle » (~10km) dans les structures océaniques particulières du Canal du Mozambique.
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Comprendre le rôle des tourbillons dans la productivité biologique et la structuration des écosystèmes. La campagne RESILIENCE a pour objectif principal l’étude des interactions physique – biologie à petite échelle (~1-10 km), notamment sur des zones de front en bordure de tourbillons méso-échelle (~100km) nombreux dans le Canal du Mozambique. Le but de la mission est de comprendre le rôle des processus physiques (échanges verticaux en particulier) à petite échelle – bien décrits par la modélisation mais difficiles à observer en mer – sur la productivité biologique et la structuration des écosystèmes pélagiques jusqu’au prédateurs supérieurs.
Dans le contexte de changement climatique, il est prédit que l’intensité de ces fronts varie dans le futur avec des conséquences possibles sur ces écosystèmes. Les résultats de la campagne contribueront donc à une étude des conséquences de ces changements sur les écosystèmes exploités de la zone.
La zone géographique échantillonnée est le centre du Canal du Mozambique et la côte est de l’Afrique du Sud. On y rencontre des structures tourbillonnaires marquées, dans des contextes hydrodynamiques contrastés. Les tourbillons étudiés étant par nature des structures mobiles, le plan d’échantillonnage est adapté en permanence par une analyse en temps réel des données satellite (altimétrie et couleur de l’océan).
Découvrez en détail les objectifs et les déroulements des deux Legs :
La campagne accueille une Université Flottante, cadre permettant à des étudiants de s’inscrire dans les activités scientifiques du bord et de gérer la communication à bord et au public.
La vingtaine d’heureux étudiants en master viennent des Université de Bretagne Occidentale, Université du Littoral Côte d’Opale, Université Côte d’Azur, et Université Nelson Mandela (Afrique du Sud). Ils sont encadrés par Christophe Mocquet (Université Côte d’Azur) et Sara Sergi (Université de Bretagne Occidentale). Les universités françaises participantes sont membres du Réseau des Universités Marines (RUM).
L’objectif est d’offrir aux étudiants issus de diverses disciplines concernées par la recherche menée dans la campagne RESILIENCE (chimie, biologie, écologie marines ou encore sciences de la conservation) la chance de vivre une expérience scientifique grandeur nature, au plus près des chercheurs, en bénéficiant de leurs expertises respectives et en les accompagnant au quotidien dans cette expérience en mer.
Outre la participation active aux activités scientifiques à bord, les étudiants assurent une bonne partie de la communication à bord et au grand public, via l’organisation de séminaires scientifiques, restitution quotidienne des activités à bord, synthèses sur les méthodes, les outils utilisés et les métiers à bord. Ces produits sont utilisés pour fournir au fur et à mesure de la campagne différents supports (site web, posters, Twitter, Instagram) afin de valoriser cette expérience partagée à la mer avec le plus grand nombre.
La campagne est en partie financée par le programme Ocean Front Change du Belmont Forum. Les autres sources de financement sont actuellement les programmes LEFE (CNRS) et ISblue (IUEM), la Flotte Océanographique Française, ainsi que la National Research Foundation (NRF) en Afrique du Sud.
© Site réalisé à bord du Marion Dufresne par Christophe Mocquet (Université Côte d’Azur) et Sara Sergi (Université de Bretagne Occidentale), à partir des contributions des étudiants de l’Université Flottante et des scientifiques embarqués grâce au soutien technique de Laure de Montbron et Simon Le Grel (ISblue).