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Regard sur l’histoire de la Jamaïque

La civilisation qui habitait les îles des Caraïbes est appelée le peuple Taïno, une civilisation amérindienne. Ce peuple fut le premier à croiser la route de Christophe Colomb en 1492 et de son équipage colonial. Suite à cette colonisation par les Espagnols, les Taïnos furent décimés par diverses maladies, la famine et l’esclavage importés d’Occident. Les esclaves autochtones furent mis au travail dans les mines de métaux précieux ainsi que dans les champs de coton et de canne à sucre.

À partir de 1509, la Jamaïque devint une colonie espagnole. L’histoire de la Jamaïque est étroitement liée à celle de la traite africaine car, en 1517, des esclaves africains y furent emmenés. Ces derniers étaient destinés à seconder la population indigène.

En 1655, la Jamaïque fut prise par les Anglais, ce qui mena à une guerre entre l’Angleterre et l’Espagne. L’île, peu défendue à l’époque, ne comptait que 1 500 hommes. Les maladies tropicales causèrent de nombreuses victimes dans les deux camps. Après plusieurs tentatives espagnoles de reconquérir l’île, la Jamaïque fut cédée à la couronne anglaise lors du traité de Madrid en 1670. Les Anglais y développèrent un système économique basé sur la production de sucre grâce au travail des esclaves africains et de leurs descendants.

La richesse de l’île et des planteurs anglais était due à leurs esclaves. En 1693, la Jamaïque connut un des plus grands afflux d’Africains, parqués sur des navires surpeuplés dans des conditions insalubres. Durant les traversées, les pertes humaines furent très nombreuses. Les Africains n’étaient pas considérés comme des êtres humains, mais comme des biens à posséder.

Les esclaves se rebellèrent en tuant leurs maîtres et en détruisant les plantations. Le jour de Noël 1831, une grande révolte éclata, connue sous le nom de Baptist War, où 60 000 esclaves de l’île se soulevèrent. À l’origine, il s’agissait d’une grève pacifique. Cette rébellion dite « de Noël » permit d’accélérer le vote de la loi sur l’abolition de l’esclavage en 1834. Les esclaves jamaïcains restèrent liés à leurs anciens propriétaires, mais avec une garantie de droits sous ce qui s’appelait le système d’apprentissage (Apprenticeship System).

Avec l’émancipation, la production de sucre chuta fortement, étant dans l’incapacité de concurrencer l’essor économique de la banane. L’ancienne économie de plantation commença à décliner à mesure que les domaines étaient vendus. Avec leur liberté nouvellement acquise, les anciens esclaves quittèrent les domaines en masse. Ils fondèrent de nouvelles communautés dans des villages libres à travers toute l’île, marquant la fondation d’un nouvel ordre social de fiers Jamaïcains libres.

Les planteurs et les autorités coloniales cherchaient des sources alternatives de main-d’œuvre bon marché sans les fondements de l’esclavage. Les premiers ouvriers importés de Chine se révélèrent inadaptés aux rigueurs du travail dans les domaines. Avec l’échec de l’expérience chinoise, les autorités se tournèrent vers le sous-continent indien. Ce système de main-d’œuvre chinois et indien conduisit à l’intégration de la culture asiatique dans la population jamaïcaine et à la création d’une nation de races mixtes.

Dans les années 1930, alors que l’île se dirigeait vers une autre crise due à la dépression économique mondiale, la ruine de l’industrie de la banane par la maladie de Panama, la chute des prix du sucre et la croissance du chômage aggravèrent la situation. Norman Manley, alors principal avocat de l’île, lança le People’s National Party (PNP), lequel donna naissance à deux syndicats affiliés : le Trades Union Congress (TUC) et le Syndicat national des travailleurs (NWU). La Jamaïque gagna son autonomie au milieu des années 1940 et obtint son indépendance en 1962.

Dans les années qui suivirent l’accession à l’indépendance, le pouvoir changea régulièrement de mains entre le Parti travailliste de Jamaïque et le People’s National Party. Michael Manley, premier chef de l’État issu du PNP, élu en 1972, mit en place un programme de type socialiste.

Depuis l’indépendance en 1962, la vie politique en Jamaïque est dominée par un bipartisme entre le People’s National Party (PNP) et le Jamaica Labour Party (JLP).

Claire, au nom des étudiant.e.s de l’Université Flottante

Sources:

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