N’hésitez pas à nous contacter pour toute interview avec un membre de l’équipe scientifique et/ou des étudiants ayant participé à la mission RESILIENCE aux addresses mails jean-francois.ternon@ird.fr (équipe scientifique) et christophe.mocquet@univ-cotedazur.fr (Université Flottante).
Une vingtaine d’étudiants, dont douze Brestois, a embarqué, il y a une semaine, à bord du Marion-Dufresne, le navire océanographique de l’IFREMER. Ils participent à une université flottante dans l’océan indien. Récit depuis le canal du Mozambique où nous avons pu les joindre.
C’est depuis l’île Europa, dans le canal du Mozambique, que la liaison téléphonique est établie, ce lundi matin, avec le Marion-Dufresne. Le navire océanographique de l’IFREMER – qui est en campagne pour 35 jours dans l’océan indien – est arrivé, la veille au soir, dans cette région des îles Eparses, situées sur les Terres australes et antarctiques français (TAAF).
A l’autre bout du fil (et du monde), les voix de Simon Delsol et Angèle Nicolas trahissent un peu de fatigue mais surtout beaucoup d’enthousiasme. « C’est une chance unique d’être ici » disent-ils à l’unisson. Les deux étudiants en master à l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM) de Brest ont fait leur valise et embarqué le 19 avril dernier, à l’instar d’une vingtaine d’autres étudiants venus du Nord et du Sud de la France.
Loin des paillasses et de la terre ferme, ils découvrent le principe de l’université flottante, avec, à leurs côtés, une cinquantaine de scientifiques internationaux.
L’expérience grandeur nature auprès de ces chercheurs, « c’est l’occasion de réaliser un rêve » confie Simon. L’étudiant de 25 ans, qui a bifurqué vers un master en Géosciences océan à Brest après deux années de licence en économie à Perpignan, vient de passer une bonne partie de la nuit devant des tubes à essai pour doser la concentration en oxygène dans l’eau récupérée à 2.000 mètres de profondeur.
La nuit d’avant, Angèle a participé à la mise à l’eau de filets pour la récolte de phytoplancton et l’échantillonnage en laboratoire. Cette étudiante de 21 ans, passionnée par la mer, a lâché son école d’ingénieur en agro-alimentaire pour l’IUEM. « J’ai décidé de suivre mes envies et j’ai bien fait » assure cette Brestoise qui n’avait jamais navigué plus loin que la rade dans le cadre de son master de chimie de l’environnement marin.
Je pensais devoir attendre ma thèse pour prendre part à une campagne en merSimon Delsol, étudiant à l’IUEM
Sur le Marion-Dufresne, les étudiants font partie intégrante de l’équipe scientifique. « On est au coeur de cette mission, avec les chercheurs. Tout est très organisé, chacun a son rôle » explique Simon, lequel est d’autant plus verni qu’il est le seul géologue de l’université flottante. « En Géosciences, on n’est pas censés être là, sourit l’étudiant. Il n’y avait qu’une place à prendre, quatorze candidatures, il semblerait que j’ai été le plus convaincant. C’était mon objectif de prendre part à des campagnes en mer. Je pensais devoir attendre ma thèse pour y parvenir ».
Parti de l’île de la Réunion il y a une semaine, le navire océanographique opère cette campagne, baptisée Résilience, pour comprendre le rôle des tourbillons dans la productivité biologique et la structuration des écosystèmes. Plusieurs zones géographiques vont ainsi être échantillonnées dans le centre du canal du Mozambique et la côte est de l’Afrique du Sud.
Si les étudiants prennent part activement à ces prélèvements et analyses scientifiques, ils ont également en charge la communication sur le bateau et en direction du grand public.
Chacun peut suivre leur épopée en mer sur les réseaux sociaux et le blog qu’ils ont créé, une sorte de journal de bord qu’ils alimentent tous les trois jours. Une manière de rendre visible l’université flottante et de partager leur vie au large.
Je vis une expérience rareAngèle Nicolas, étudiante à l’IUEM
Angèle, qui aimerait bien croiser quelques baleines avant son retour à Brest fin mai – « je ne perds pas espoir » dit-elle – confie aussi qu’elle n’a pas hâte de rentrer. « D’autant que ce sont mes partiels qui m’attendent » lâche-t-elle avec humour.
Plus sérieusement, l’étudiante en chimie de l’environnement marin est ici dans son élément. Et découvre en quelque sorte l’envers du décor. « Le début d’une étude, ça se passe d’abord sur les bateaux et ensuite dans les labos. C’est super intéressant d’assister à ce premier travail, je vis une expérience rare » raconte Angèle.
Dans la nuit de ce lundi à mardi, le navire va mettre le cap plus au sud du canal du Mozambique, direction l’atoll de Bassas da India.
Étudier en plein milieu de l’Océan, vous en avez peut-être rêver, eux vont le vivre. 20 étudiants, donc 12 de l’UBO vont passer 35 jours en plein milieu de l’océan Indien. Ils ont levé l’ancre ce mardi 19 avril en fin d’après-midi depuis l’Ile de la Réunion. Mais pas question de se la couler douce ! Ces étudiants de l’Institut universitaire européen de la mer sont montés à bord du navire Marion Dufresne. À leurs côtés, 50 scientifiques de la mission Résilience.
Leur but : « étudier les interactions entre physique et biologie pour comprendre le rôle des tourbillons dans la productivité biologique et la structuration des écosystèmes dans l’océan », détaille Jonas, il est l’un des 12 étudiants brestois à participer à l’aventure. Dis plus simplement, c’est étudier le lien entre les mouvements des courants à certains endroits et les écosystèmes marins. « Ce n’est pas 50 personnes qui vont juste regarder des tourbillons ». Pour récolter les données, plusieurs équipes de scientifiques, « des chimistes, mais aussi des biologistes ». « Certains vont étudier le plancton, d’autres, les mammifères marins. Par exemple, certains vont utiliser les ondes acoustiques pour déterminer les espèces présentes, d’autres étudier l’ADN contenu dans l’eau ». Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des données qui seront récoltées par la mission Résilience.
Les étudiants présents auront pour mission de communiquer sur ce qui est fait à bord du Marion Dufresne. « On tient un blog à jour, on fera surement des interviews, des petites vidéos de la vie à bord, de certains outils qu’on utilise par exemple ». Ils organiseront aussi des séminaires qui devraient être retransmis sur leur site. « Ce sera principalement de l’observation pour nous ».
« Ça fait rêver » – Jonas
Car même s’ils ont un petit « bagage scientifique », ils ne pourront pas tout faire, mais Jonas est persuadé que les scientifiques feront de leur mieux pour les intégrer et les laisser participer « en fonction de la difficulté de la tâche à réaliser bien sûr ». Il y aura aussi beaucoup de données à traiter durant ces 35 jours en mer.
Jonas est bien conscient de la belle opportunité que lui offre ce programme, mis en place par l’UBO et ISblue. Les données que Jonas étudie en cours viennent de missions scientifiques comme la mission Résilience. « Ça fait partie des choses dont les profs nous parlent, et qui nous font rêver ». La proximité avec autant de scientifiques de son domaine, la chimie marine, est aussi « une super expérience » pour Jonas. « Ça fait rêver. » Mais c’est aussi une aventure personnelle « c’est un bateau immense, 35 jours de mer, on est tous un peu euphoriques de ce qu’on est en train de vivre », plaisante l’étudiant.
Aucune appréhension, malgré la fatigue du vol jusqu’à l’Ile de la Réunion. « On s’entend plutôt bien pour le moment ». Seule légère inquiétude, le mal de mer, même si, Jonas l’assure, ça devrait aller là où ils vont.
L’aventure de Jonas et de toute la mission Résilience est à suivre aussi sur les réseaux sociaux Instagram et Twitter.