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Visite des machines

Nous commençons notre visite des machines par le PC machine, aussi appelé DA. Dans cette pièce, une des seules climatisées des machines, Carla, la troisième mécanicienne du Marion Dufresne, nous équipe de casques anti-bruits. En effet la quantité de machineries nécessaires pour le fonctionnement d’un navire de cette taille produit un certain volume sonore. Nous sommes aussi tous.tes équipé.e.s de chaussures de sécurité, de casques et autres EPI nécessaires pour se promener dans des couloirs parfois exigus et bas de plafond.

Les moteurs

L’ensemble de la production énergétique du bateau est électrique. Trois groupes électrogènes (deux 8-cylindres et un 6-cylindres) consomment le carburant et alimentent les deux moteurs électriques principaux à l’origine de la propulsion du navire. L’alimentation électrique des moteurs permet une plus grande précision dans la puissance et un meilleur rendement de consommation. En effet, un seul groupe (Figure 1) tourne en transit, à environ 80% de sa puissance, ce qui permet d’atteindre une vitesse de croisière de l’ordre de 10 noeuds.

Figure 1. Injecteurs du groupe moteur 1 (gauche) et groupe moteur 1 (droite). Crédit photos Jules

Lorsque l’on veut accélérer ou utiliser le Dynamic Positioning (DP, programme de maintien de la position avec compensation de la dérive en allumant les moteurs latéraux), il peut être nécessaire d’utiliser deux voire trois groupes à la fois. Lors de l’acquisition, la navigation s’appuie sur le premier moteur; celui-ci est monté de manière à émettre moins de bruit sur la coque et donc à ne pas perturber les ondes captées dans la colonne d’eau. La giration du navire se fait par deux gouvernails contrôlés avec précision (Figure 2). Après changement de cap (précis au dixième de degré près), une certaine quantité d’huile est injectée dans les deux gouvernails, afin de mouvoir l’appareil.

Figure 2. Photo de l’appareil à gouverner. Crédit photo Jules

Les systèmes auxiliaires

Le Marion Dufresne est une réelle ville miniature qui bénéficie d’un grand nombre de systèmes auxiliaires utiles à l’autonomie et la maintenance du bateau. Tous ces systèmes sont alimentés par les génératrices qui délivrent un courant transformé en 320 V.

La gestion de l’eau

La gestion de l’eau sur le bateau se partage en plusieurs systèmes. D’abord, l’eau usée dite « eau noire » est rejetée après passage par la station d’épuration à bord. Les eaux grises quant à elles, sont filtrées et jetées directement. Ensuite le bateau est équipé d’une station de désalinisation d’eau de mer par osmose inverse, ce qui lui permet de créer sa propre eau potable. Le principe de cette machine repose sur la filtration: l’eau est filtrée puis est mise dans un milieu à de très forte pressions afin de la forcer a traverser un filtre très fin qui retient l’ensemble des impuretés et de tout autre ion. Cette eau doit donc ensuite être re-minéralisée afin d’être consommée (Figure 3). L’eau distillée peut ensuite servir au refroidissement des machines.

Figure 3. Osmoseur. Crédit photo Jules

Les ballasts

Afin de conserver une meilleure stabilité, le bateau est équipé de ballasts, c’est-à-dire de réservoirs qu’il peut remplir afin de s’équilibrer. Cependant, l’histoire a prouvé que le déballastage (action de déverser l’eau des ballasts en mer) est dangereux pour l’environnement car les bateaux déversent des eaux prélevées dans une partie du globe dans un autre milieu parfois sensible. C’est notamment un vecteur de transport d’espèces invasives (algues, crustacés, bactéries…).
Aujourd’hui, la législation impose un traitement des eaux de ballast avant de les déverser à un autre endroit que celui dans lequel elles ont été prélevées. C’est pourquoi le Marion Dufresne est doté d’un réseau de traitement des eaux de ballast (Figure 4).

Figure 4. Station de traitement des eaux de ballast. Crédit photo Jules

L’eau des fonds de cale se mélange avec des huiles. Un réseau de traitement de ces rejets permet de séparer l’huile de l’eau pour ne rejeter que de l’eau mais aussi d’éviter de vidanger les milliers de litres d’huile (Figure 5).

Figure 5. Station de traitement des huiles à bord du Marion Dufresne. Crédit photo Jules

La thermo-régulation

Le maintien d’une température fraîche sur le bateau nécessite une station de climatisation puissante et capable de maintenir une température sur les 6 étages sur lesquelles on retrouve les chambres et les pièces à vivre (Figure 6). La température est réglée directement en salle machine et dessert par conduits l’ensemble du bateau. C’est notamment fondamental pour réguler la températures des pièces où se trouvent les serveurs informatiques, les ordinateurs ou différents instruments nécessitant une climatisation.

Figure 6. Centrale de climatisation sur le Marion Dufresne. Crédit photo Jules

Les contrôles, la maintenance et les réparations

Pour faire fonctionner l’ensemble des machines, une douzaine de personnes s’occupe du contrôle, de la maintenance et même du pilotage lorsque celui-ci ne se fait pas depuis le PC machine.
Un pôle important de la maintenance se trouve au niveau de l’atelier, c’est là que sont fabriquées les structures rudimentaires mais surtout là que l’on répare. En effet, que ce soit les petits moteurs (hors navigation) ou même les machines à café, tout est recyclé et si possible réparé !

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Synthèse réalisée par Jules
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