Le quart de minuit à 4h a été consacré en grande partie au transit vers une nouvelle boîte bathymétrique (voir le parcours en cartes pour localisation). Au quart suivant, Tifenn a eu l’occasion d’initier les premières manipulations sur le prélèvement avec l’extraction des fluides. Rappelons-le, la première carotte (1,80 m) a été récupérée dans l’après-midi du 9 juillet. La première étape est la découpe par tronçons de 1 m environ et l’annotation de chacun d’entre eux. L’analyse commence par des tests de résistivité à la compression (c.f. pénétromètre) et la résistance au cisaillement (c.f scissomètre). A la suite de quoi, la carotte est placée en laboratoire.
L’extraction des fluides doit être faite avant la séparation médiane de la partie archive et les prélèvements sur la carotte. Pour cela, on perce un trou sur l’axe de la médiane dans la longueur de la carotte, dans le cas présent à 38 cm. Puis un rhizome est inséré et est relié à une seringue qui va permettre, par appel d’air, d’extraire les fluides contenus dans la carotte. Il s’agit d’un processus très long qui peut prendre plusieurs heures pour seulement quelques millilitres. Pour notre étude, 3 extractions sont nécessaires : une première est faite pour la matière organique (5 ml pour chaque tronçon), une seconde est insérée en fiole sous vide pour éviter toutes contaminations extérieures, enfin une troisième permet de faire des mesures de pH et d’alcalinité. Finalement, cela aura pris plus de temps que prévu puisque l’extraction ne s’est terminée qu’en fin de journée.
Après le petit-déjeuner, nous avons remis en lumière nos objectifs pour l’ensemble de l’équipe (préparation des séminaires, du blog, d’Instagram etc.).
Lors de la deuxième partie de la journée (13h30), une carotte (la numéro 2) a été remontée (voir photo ci-contre et le parcours en cartes pour sa localisation). Jean et Tifenn ont participé à la découpe des différents tronçons, la carotte mesurant au total 10,12 m. Ils ont également effectué les deux tests de résistivité cités plus haut.
Dans le quart suivant, nous avons également pu assister aux analyses de conductimétrie. Pour mesurer la conductivité d’un sédiment, on doit connaître la température et la capacité du sédiment à propager la chaleur. Pour cela, tous les 20 cm, on perce un trou et on y insère une sonde qui contient un thermomètre et un fil chauffant. On attend que la température se stabilise puis on déclenche le fil chauffant. Le thermomètre va mesurer l’évolution de la température pendant 2 minutes. La température va augmenter très rapidement si le sédiment est peu conductif, et va avoir une évolution plus lente si le sédiment est conductif. Pour obtenir la valeur de conductivité, on mesure la pente de la courbe de température : la conductivité est égale à l’inverse de cette pente.
Enfin, la dernière extraction consiste à tester l’alcalinité des échantillons. Il s’agit de la capacité de l’eau à neutraliser un acide : elle est associée principalement aux carbonates. Pour cela, nous avons effectué un titrage avec une solution d’acide hydroxyde (HCL), avec un titrateur automatique (Titrino) qui mesure la dose de HCL envoyée dans l’échantillon (eau extraite de la carotte). A partir d’une équation, nous obtenons l’alcalinité de l’eau et son pH, ce qui donne une indication sur le carbone inorganique dissous. Pour le pH : équivalence 4.3 (transformation du carbonate en acide carbonique) et 8.3 (transformation des ions carbonates et bicarbonates).