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Témoignages d’officiers-navigants à bord de la mission HAITI-TWIST

Solène, seconde capitaine à bord du Pourquoi Pas?

Solène Grozel est Seconde Capitaine du Pourquoi Pas ? sur la mission Haïti-TWIST. Comme les autres officiers, elle a fait l’Ecole Nationale Supérieure de la Marine, puis s’est spécialisée en Master (toujours à l’ENSM) à Nantes. Son diplôme nécessite un an cumulé d’embarquement, qu’elle a distillé sur 3 ans avant de finir l’école. Ça lui a permis de découvrir différents environnements (navires pétroliers, navires chimiquiers) et postes (mécanicienne sur des porte-conteneurs).

Elle a choisi de se diriger vers la marine grâce à son grand frère, lui aussi marin. Les récits de voyages et d’aventures ont creusé sa curiosité et l’ont amené à se lancer. Le rôle d’officier l’a aussi beaucoup attirée quand elle l’a découvert : il est à la fois manuel lorsqu’elle est en machines, et plus de gestion lorsqu’elle est en passerelle. Elle a beaucoup apprécié cette polyvalence, surtout dans sa formation, et elle a désormais choisi de se consacrer uniquement à la passerelle.

Après avoir testé les navires pétroliers et les porte-conteneurs, elle a eu envie de s’impliquer dans des embarquements où elle trouverait du sens. C’est pourquoi elle s’est engagée avec Genavir il y a maintenant 8 ans. Les marins doivent embarquer 6 mois dans l’année, peu importe leur poste, par tranches de 2 mois maximum. Selon elle, les avantages de ce fonctionnement compensent largement les inconvénients. Effectivement, l’autre moitié du temps est consacré à absolument tout sauf le travail, tout en étant payé. En plus de ça, les moments en mer ne coûtent rien : c’est donc le salaire d’une année pour 6 mois de coûts.

Son rôle de Seconde Capitaine est essentiel : en plus d’effectuer son quart en passerelle (navigation), elle est la cheffe du service pont, c’est-à-dire qu’elle est responsable du personnel qui travaille en pont (et pas aux machines) et du nettoyage du pont (le « nettoyage » est en fait plus une maintenance de tous ce qui concerne le pont). Elle gère aussi toutes les demandes de travaux et de réparation pour le pont, et organise avec le commandant et le chef de mission le déroulé des opérations scientifiques (carottage, bathymétrie, profils sismiques, mesures de flux de chaleur). Enfin, Solène est responsable de toute la sécurité sur le navire : elle met en place des exercices d’évacuation et d’incendies, et c’est à elle que tout problème concernant la sécurité du bateau (rouille trop importante, infrastructure dangereuse, etc.) est adressé.

Léon, lieutenant-commissaire à bord du Pourquoi Pas?

Léon Obolensky est lieutenant-commissaire sur notre mission. Il est depuis 7 ans au sein de Genavir. Originaire de Nice, son père océanographe lui a donné le goût de la mer et des voyages. Donc il se dirige naturellement vers l’Ecole Nationale Supérieure de la Marine après le bac, lorsqu’il a envie de sortir un peu des sentiers battus. L’école qui se déroule en 5 ans (niveau Master) permet à ses élèves d’embarquer dès 19 ans, et oblige à un an de navigation en 4ème et 5ème année. En sortant de ce parcours, Léon est « officier polyvalent » et peut à la fois s’occuper des machines du navire, comme de la passerelle et de la navigation. Lors de nos discussions, il nous a dit qu’il tenait beaucoup à garder cette polyvalence pour pouvoir alterner entre les différents embarquements, et pouvoir rester émerveillé par son travail. Genavir lui permet de faire un an en tant que lieutenant et un an en tant que mécanicien. 

Sur la mission HAÏTI-TWIST, son rôle est de gérer une partie administrative (passeports, douanes, approvisionnements) du navire et de la navigation lors de ses quarts (8h – 12h & 20h – 00h) : il ajuste l’allure du navire, son cap et coordonne les différentes opérations scientifiques (carottage, mise à l’eau des OBS, profils bathymétriques). Il garde aussi une vision sur l’état du navire et prévient les personnes nécessaires lors d’alarmes.

Lors de ses embarquements, il a testé plusieurs compagnies : Louis Dreyfus Armateurs qui s’occupe de navires câbliers et de navires de travaux ; et une compagnie de navires de travaux autour des plateformes pétrolières. Son choix pour Genavir s’est fait d’une part par son contexte familial, avec son père océanographe, et d’autre part pour des raisons personnelles :  le simple transport de passagers ou de marchandises ne l’intéresse pas, il cherchait des navires de travaux. Il aime bien travailler sur des navires scientifiques, il trouve du sens dans ce qu’il fait. En plus de cela, la qualité de vie au sein de Genavir lui convient parfaitement. Il doit faire 6 mois d’embarquement par an, par périodes de deux mois au plus, et 6 mois de congés. Cela peut paraître long et désavantageux d’être la moitié du temps loin de chez soi, mais son point de vue est différent pour le moment : les six mois de congés sont vraiment dédiés à sa vie personnelle, et pour lui cela compense les désavantages.

Témoignages recueillis par Maïwen et Jean, au nom des étudiant.e.s de l’Université Flottante

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