En juin 2024, dans le cadre du projet interdisciplinaire mutualisé (PIM) “Genres et sciences”, un groupe d’étudiant·es de Master de l’UBO, de l’UBS, de l’ENSTA Bretagne et de l’IMT Atlantique ont créé un jeu de société pour sensibiliser aux inégalités entre les femmes et les hommes et aux biais de genres dans la recherche scientifique.
À peine 3% des prix Nobel scientifiques ont été attribués à des femmes depuis 1901. En 2020, elles représentent 40% des enseignant·es-chercheur·es, mais plus que 29% des professeur·es d’Université. D’une manière générale, malgré des avancées en la matière, les progressions de carrière sont inégalitaires, avec des carrières souvent plus courtes et moins bien rémunérées pour les femmes chercheures, limitées par le « plafond de verre ». Leurs travaux sont sous-représentés, parfois même invisibilisés.
En outre, il existe des biais importants dans la répartition disciplinaire : les femmes restent très minoritaires dans les filières physique, mathématiques, informatique ou ingénierie; et les hommes très minoritaires dans les domaines dits “du soin”. Parmi les mécanismes explicatifs : les biais d’orientation qui sévissent pleinement dès le lycée, où les garçons se dirigent vers les filières scientifiques et techniques, alors que les filles empruntent plutôt une voie vers des disciplines sociales ou littéraires. Enfin, les biais de genre se nichent aussi parfois dans les contenus scientifiques et les méthodologies choisies par les chercheur·es, de façon souvent involontaire et inconsciente, conduisant à des résultats biaisés ou incomplets.
Au cours de ce PIM, les étudiant·es ont étudié les différents mécanismes qui sous-tendent ces situations mais aussi les leviers que chacun pourrait actionner à son niveau. Ils ont par la suite imaginé un outil ludique visant à sensibiliser la communauté scientifique et à créer du débat. Leur jeu de société, intitulé « Carrière ou barrière », est le fruit de réflexions collectives, de cours théoriques, de témoignages et illustre la complexité des interactions humaines encore souvent imprégnées par les stéréotypes de genre et les rapports de domination.
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