En référence à l’avis du COMETS : Intégrer les enjeux environnementaux à la conduite de la recherche – Une responsabilité éthique, l’IUEM reconnaît que la prise en compte de l’environnement fait partie intégrante de l’éthique de la recherche – au même titre que le respect de la personne humaine ou de l’animal d’expérimentation – et affirme la responsabilité des acteurices de la recherche de penser leur activité au regard des enjeux environnementaux et sociétaux.
Dans ce cadre, des chercheureuses de sciences humaines et sociales, de sciences politiques, d’épistémologie, sont invité·es pour aider les collègues à se questionner sur leur façon de produire du savoir, leurs valeurs, leurs normes, faire face à certaines de leurs contradictions et stimuler leur analyse réflexive.
La 10ème conférence intitulée « Repenser l’université : le temps long du savoir face à l’urgence » aura lieu le mardi 2 décembre à 13H45 (Faculté SHS Segalen, salle Yves Moraud B001) et sera tenue par Nicolas Le Merrer, Marion Pollaert et leurs collaborateurices.
Nicolas Le Merrer est maître de conférences en philosophie et responsable du département de philosophie à l’UBO, membre du laboratoire HCTI (UR 4249) Marion Pollaert est docteure en philosophie politique, rattachée à plusieurs équipes de recherche : le laboratoire Savoirs, Textes, Langage à Lille, le Centre Jean Pépin à Paris (UMR 8230) et Ifilnova à Lisbonne.
Nicolas et Marion viennent de diriger la parution d’un ouvrage collectif Urgence (CNRS éditions) : La décennie écoulée fut marquée par la récurrence de différents « états d’urgence ». Cet usage répété, devenu mode de gouvernement, normalise l’exception et renforce l’exécutif, au détriment du débat citoyen et de l’action collective. À l’opposé, dans le champ militant, la rhétorique de l’urgence vise à dénoncer l’inaction des gouvernants et à mobiliser. Or, non seulement ces appels à l’action sont souvent vains, mais comportent le risque surtout, en reprenant les schèmes communicationnels du pouvoir, d’en reconduire la logique autoritaire.
Tous les deux, accompagnés de certain·es des auteurices, dont Eugénie Mérieau (politologue, maître de conférences en droit public au sein de l’Université Paris 1), nous présenteront leur réflexion sur la notion d’urgence, en se demandant en quoi une telle réflexion exige de réinterroger en retour le temps long du savoir et, plus largement, les modalités mêmes de l’enseignement et de la recherche à l’université.