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Jour 4 – 5: préparation du matériel

21-23 avril 2022 | Ile Maurice, Sud du Madagascar

Auteurs: Simon Delsol, Eugénie Dufour, Jonas Frere et Salomé Pellé

Arrivée à l’île Maurice le 20 Avril. © Clément Panelle

Notre première destination après le départ de La Réunion a été l’île Maurice, que nous avons atteint le 20 Avril à 5h40. Quelle surprise après une douce nuit reposante de se réveiller le matin avec une vue sur cette magnifique île depuis notre hublot. Cette dernière est assez différente de l’île de la Réunion, de par la forme de ses montagnes en « pic » séparées par des vastes plaines. Cette escale à l’île Maurice nous permet de récupérer du matériel supplémentaire nécessaire pour notre périple. Sept palettes de 200 kg d’équipements appartenant aux équipes sud-africaines nous sont acheminées directement au Marion Dufresne amarré au large de l’île.

Essais du drone par l’équipe des mammifères marins. © Angèle Nicolas

Une fois les équipements récupérés nous faisons route vers le sud. Certaines équipes scientifiques profitent du temps de transit pour tester leurs instruments de mesures. Le drone fonctionne, l’idée serait de prélever du souffle des baleines pour acquérir des échantillons d’ADN, affaire à suivre… ! Un kite (cerf-volant) a aussi été déployé à l’arrière du bateau, plus tard il sera muni d’une caméra pour avoir une vue panoramique de l’horizon, et dans l’idée repérer les mammifères marins avant nous. Le MVP (Moving Vessel Profiler), un outil qui se déplace entre 0 et 300 mètres de profondeur, a aussi été testé. Il permet de mesurer différents paramètres dans la colonne d’eau comme la salinité et la température.

Plongée de la CTD le 21 Avril. ©Eugénie Dufour

Le 21 avril l’ensemble de l’équipe a fait une « Station test » pour s’assurer du bon fonctionnement de tous nos équipements. Une « station » est un endroit fixe qui est échantillonné par les instruments scientifiques mis à l’eau. La rosette, un des instruments clés des océanographes, a été pour la première fois immergée après une longue préparation. Il s’agit d’un outil muni de plusieurs bouteilles prélevant l’eau en profondeur et associé à des nombreux capteurs, incluant la CTD (Conductivity Temperature Depth, de l’anglais : conductivité, température et profondeur). Des échantillons d’eau ont été prélevés à l’aide de la rosette à 500 m de profondeur. Le filet à plancton a également été testé pour s’assurer de sa bonne fonctionnalité lors du premier « Leg » (un de nos 3 marathons de stations) que nous ferons à côté de Bassas da India, l’atoll qui fait partie des îles Éparses, à partir du 25 Avril. Pendant ce premier Leg nous échantillonnerons 21 stations pendant une semaine environ, le rythme s’annonce intense !

Poissons volants capables de planer hors de l’eau sur 30-50 mètres! ©Salomé Pellé

En attendant de commencer les rotations dans les équipes scientifiques (ces rotations sont communément appelées « quarts », et oui le vocabulaire à apprendre est riche), nous scrutons l’océan dans l’espoir d’apercevoir des baleines, requins ou autre mégafaune. Pour l’instant, les poissons volants et les macro-déchets sont les seuls au rendez-vous.

Conférence Gwenith Penry, chercheuse à l’Université Nelson Mandela en Afrique du Sud, dans l’équipe des mammifères marins. © Christophe Mocquet

Des séminaires animés par les scientifiques et organisés par les étudiants de l’Université Flottante ont désormais lieu tous les jours à 16h dans la salle des conférences. La première intervention de Pierrick Penven nous a permis de mieux comprendre les phénomènes physiques, notamment les tourbillons et les courants de bord Ouest dans le canal du Mozambique. Le jour suivant, Gwenith Penry, une experte des rorquals de Bryde nous a montré comment elle étudie ces espèce en déployant des balises, des capteurs fixés périodiquement sur l’animal et enregistrant sa position et sa profondeur. Ses études lui permettent de mieux comprendre ces espèces et aider à leur conservation. Vous pouvez retrouver toutes les conférences qui ont lieu à bord ici.

Nous commençons aussi à nous familiariser avec le bateau et les différentes équipes scientifiques à bord, les parties de babyfoot et de fléchettes facilitent les contacts (avec gestes barrières). Les repas au restaurant ne cessent de nous régaler, avec des fromages de toutes les régions de France ! Le soir, chacun s’occupe à sa façon : parties de jeux de cartes dans le « forum » (notre salon/bar), observation du ciel truffé d’étoiles filantes (et d’étoiles tout cours… de l’hémisphère Sud (on reviendra dessus) et de phytoplancton bioluminescent, ou simplement des moments de détente pendant la fraîcheur de la nuit. La température journalière peut être élevée (surtout pour les étudiants bretons et nordistes, les azuréens se portent bien!).

Dans les derniers jours les vents à 30 nœuds et la mer agitée avec ses gros moutons ne facilitent pas les observations visuelles et peuvent générer quelques… mal de mer (mais on reste digne). Entre temps nos différents projets continuent à bord. Par exemple, certains d’entre nous sont en charge avec l’aide de Christophe de créer le trombinoscope des scientifiques embarqués afin de mieux connaître (et reconnaître) les différentes équipes à bord et découvrir leurs sujets d’étude. Les briefing quotidiens de l’équipe Université Flottante après le déjeuner nous permettent de répartir les différentes missions à venir et de faire un point tous ensemble.

On vous dis à bientôt et on vous laisse en vous présentant la belle équipe de l’Université Flottante 2022! © Christophe Mocquet

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