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Jours 7 – 8 : Au plus proche du carottage !

Mardi 4 juin – Mercredi 5 juin

Quart au « labo carotte » :

Pour cette nouvelle nuit, Louanne, Elyna, Margaux, Noé et Hector ont participé respectivement suivant leur quart à l’ouverture de la carotte MD24-3681 prélevée hier après-midi.
Après la découpe de la carotte en sections de 1 mètre, ces dernières passent au banc MSCL avant d’être ouvertes en ½ sections au banc de découpe afin d’être mesurées et conditionnées. Toutes les 4 sections, des sédiments sont prélevés afin d’en mesurer la teneur en eau.

Accompagnés des responsables de la description, Louanne puis chacun de nous à tour de rôle avons pu participer à l’étape de description de la carotte sous forme de Log. L’intérêt de faire un log stratigraphique est de représenter schématiquement la succession verticale d’une série stratigraphique. Dans notre cas, il va nous permettre de comprendre la succession des dépôts du Bassin Intermédiaire.

La description permet de regrouper les observations de faciès, de notifier la présence d’indice de bioturbation et fossiles, la couleur des sédiments, la granulométrie. A travers ces identifications, le log lithologique rend ainsi compte de manière précise de la succession des couches sédimentaires qui évolue verticalement. Voici quelques exemples de ce qui est observable sur une carotte

  • Faciès : turbiditique, volcanique, carbonaté, contouritique, hémipélagique, etc. A noter que la couleur des sédiments varie selon la nature des dépôts, de la chimie des sols.
  • Contenu en Fossiles : foraminifères, débris coquilliers de bivalves, gastéropodes, coraux etc.
  • Granulométrie moyenne : observation des différentes classes de grains
  • Limites des couches : base abrupte, évolution progressive
  • Structures sédimentaires éventuelles

Exemple de log lithologique établi sur la section 44/46 de la carotte MD24-3682 (Source : mission SEZAM)

Grâce à tous ces paramètres, il est donc possible de reconstituer pas à pas l’évolution des environnements de dépôts qui se sont succédés en un point, et d’en retracer les évènements paléo-climatiques et eustatiques passés.

Quart géophysique :

            En plus des postes de géophysique que nous avons déjà découverts, nous avons cette fois ci pu prendre en main le poste ADCP (Acoustic Doppler Current Profiler) dont Théo LE HIR, doctorant, est en charge. Il est constitué de 3 capteurs respectivement à 38 kHz, 75 kHz et 150 kHz placés sous la coque. A l’instar de la sismique, plus la fréquence est élevée moins il y a de pénétration dans la colonne d’eau. Ainsi, l’intérêt d’avoir les 3 fréquences est d’avoir la vitesse (en mm.s-1) et la direction des courants dans l’ensemble de la colonne d’eau. Le capteur à 150 kHz permet de mesurer les courants de surface (jusqu’à 200 m de profondeur) complété par celui à 38 kHz pénétrant jusqu’à 1 500 m de profondeur afin de modéliser les courants de fond (Fig. 1).

Figure 1. Écran du poste ADCP représentant le capteur émettant à 75 kHz (jusqu’à 800 m) (Source : mission SEZAM)

Nouveau jour – nouvelle carotte :

Ce matin, sur les coups de 11h a lieu la troisième carotte, MD24-3682 (Fig. 2). 46 m sont envisagés. Pour effectuer le carottage, les acquisitions de sismique ont été arrêtées et le dispositif remonté.

La carotte est un succès ! Avec 45 m de sédiments récoltés, elle constitue pour le moment le record de la carotte de la plus longue de la campagne SEZAM. Impatiente, l’équipe carottes en quart, arrive armés de ses « coupe-tubes » pour démarrer la découpe. 45 m, il va falloir des bras !

Figure 2. Emplacement de la carotte MD24-3682 sur un profil de SBP (Source mission SEZAM)

L’Université Flottante sur le pont !

A l’initiative du Commandant Ganor, l’un de nous a eu la chance dans le cadre de l’Université Flottante d’aller au plus près de la mise à l’eau de la carotte. C’est Hector qui a été tiré au sort ! Il a tenu à nous partager son expérience :

Aujourd’hui, mercredi 5 juin, j’ai eu la chance d’assister à la mise en place du carottier CALYPSO à bord du Marion Dufresne. C’était une expérience originale de voir le personnel de bord travailler en parfaite coordination pour installer cet outil tout en respectant les normes de sécurité. C’est Mael, le lieutenant « océano », chargé de toutes ces manœuvres techniques à bord du navire, qui m’a pris sous son aile. Il m’a ainsi expliqué chaque phase, des étapes préliminaires, en passant par la mise à l’eau du carottier jusqu’à la remontée.
J’ai pu découvrir les coulisses des outils utilisés, comme la salle des machines hydrauliques pour les vérins du portique (Fig. 3) et la machinerie pour le déroulement, la mise en tension et le stockage des tonnes de câbles Dyneema utilisé pour tracter le carottier (Fig. 4).

Figure 3. Machinerie hydraulique (Hector Swertvaegher)
Figure 4. Les câbles Dyneema (Hector Swertvaegher)

Pas de SEZAM’INAIRE ce soir pour l’équipe du « Marduf », l’UF peut vaquer à ses occupations ! 😉

Pas de séminaire, mais une nouvelle aquarelle réalisée par Valentine, qui s’ajoute à la collection SEZAM 2024, ici !

Plage avant et passerelle du Marion Dufresne et sa coursive en préparation au vue d’un prochain carottage… (V. Delattre)

Hector, Melina, Elyna