L’atelier TRANSBORDER – OcéArts s’est mis en place dans l’ambition de re-créer des passerelles entre sensible, corporéité, pensée et recherches en traversant les frontières disciplinaires (arts et sciences de la Mer). Isabelle Elizéon, artiste et chercheuse en arts et sciences de l’art porte ce projet dans le cadre de sa recherche transdisciplinaire TRANSBORDER avec la collaboration des artistes et pédagogues Yannick Le Bitter et Dimitri Tsiapkinis.
Ces ateliers sont ouverts à tous les étudiants de master et les doctorants sur la base du volontariat et permettent de développer plusieurs compétences :
10h-12h / 14h-16h : Atelier Corps et Voix
Cet atelier vise à entrer dans un espace d’expérimentation du sensible où le corps est engagé (voix comprise). L’objectif étant de relier la pensée analytique et rationnelle à une pensée de la perception et du sensible. Les intervenants se baseront sur le travail débuté en atelier pratique “Carnet de Bord” dans un dynamique transdisciplinaire (Atelier d’octobre 2020).
16h-17h : Atelier pratique “carnet de bord versus atelier corps/voix”
Quelles expériences, quelles applications transdisciplinaires?
Atelier “Dans le data” (horaires à préciser) : production d’une forme visuelle à partir de données issues des sciences.
Contact : Isabelle Elizéon
Cet atelier prend place dans un projet transdisciplinaire plus large qui cherche à instaurer un rapport fécond permettant d’élaborer des espaces de dialogues et une relation non hiérarchisés entre sciences et arts. Isabelle Elizéon part d’un postulat commun aux champs de la création artistique et de la recherche scientifique : le sensible, l’expérimentation et l’expérimental.
Ces trois notions sont des moteurs en commun dans la dynamique et dans l’acte d’imaginer et de chercher. Il s’agit ensuite de produire des savoirs, des connaissances, et finalement des récits, la narration d’une expérience, une idée et finalement de créer de (nouvelles) visions du monde où se rencontrent et entrent en relation des dynamiques du vivant.
En ce sens, l’art comme la science ont cet “en-commun” là, qu’il s’agit de retrouver dans la dynamique de l’atelier TRANSBORDER.
Dans la session 1, en octobre dernier, les participant.es, dont le groupe était composé de doctorant.es en Sciences de la Mer, de chercheur.es de l’IUEM et de l’Ifremer et d’artistes (danse, conte, chant) ont débuté une exploration des espaces de la transdisciplinarité puis ont découvert le travail de création et de recherche d’Isabelle Elizéon, au travers de ses carnets de bord.
Ceux-ci représentent une des manières possibles de créer des espaces de croisement, qu’Isabelle nomme des “tiers-espaces” entre les arts et les sciences. Ces espaces dédiés peuvent servir, dans le processus personnel du chercheur.e, à enregistrer, archiver, et analyser le travail de recherche, mais il peut également devenir un outil de médiation privilégié pour partager, transmettre recherches, questionnements, expériences et expérimentations par le biais d’une approche sensible. Ces “tiers-espaces” deviennent ainsi des lieux et des outils transdisciplinaires. Charte de la transdisciplinarité (TD)
Dans la poursuite de la session 1 où en fin d’atelier, j’ ai proposé une découverte du travail vocal, je proposerai d’approfondir différents outils visant à mieux comprendre les enjeux du geste vocal afin de mieux le conscientiser. Par ailleurs, au regard des différents fondamentaux communs de la voix que nous aurons traversé, il s’agira pour chacun.e de développer sa propre singularité et expressivité vocale dans un corps complètement engagé.
Plutôt que d’un atelier de technique vocale qui ne trouverait pas de sens dans le contexte du projet “TRANSBORDER”, il sera question plutôt d’un atelier d’expressivité vocale. Différentes mises en situation, outils et jeux seront proposés afin de permettre à chaque participant.e de développer une perception pluri- sensorielle au service de sa propre autonomie d’expression pour aller vers une voix « sensible ».
De manière bienveillante et progressive, il s’agira également d’inter-agir avec les propositions de chacun et/ou du groupe afin de garder une dynamique d’atelier vivante. L’expérience vécue permettra par ailleurs de créer des « passerelles » avec l’atelier « corps » proposé par Dimitri Tsiapkinis.
Mon travail s’inscrit entre autre dans la démarche proposée par le « Centre Artistique International Roy Hart » (basé à Mallérargues en Cévennes) et du nom de son fondateur Roy Hart.
Dans ma pratique chorégraphique et éducative, j’applique des outils découverts par la fasciathérapie Française. Les fascias sont des tissus conjonctifs qui relient toutes les structures anatomiques et laissent apparaître une globalité insoupçonnée de nos corporéités. La grande différence de l’école Française – en opposition à l’école Allemande et États-Unienne – est la considération du corps comme un sujet sensible inséparable de la personnalité et non pas un objet à manipuler.
Étant artiste chorégraphique, l’étude et la pratique avec ce tissu étonnant, m’a ouvert de nouveaux espaces d’expérimentation et de création. Pendant la prochaine session que nous mènerons Yannick Le Bitter et moi, je transmettrai des outils simples qui stimulent la perception du réseau des fascias et je proposerai des pistes de travail qui touchent au potentiel expressif et créatif.
Ressources informatives :
Documentaire Arte passionnant, un peu plus ludique
In fine, l’objectif de ce dispositif est de découvrir, expérimenter, explorer et interroger les processus de croisement entre disciplines, visions du monde, approches en utilisant des techniques faisant appel aux dimensions sensibles de l’humain sur des sujets communs, à la fois artistiques et scientifiques.
Au sein de cette transversalité disciplinaire, le projet TranSBorder aura ainsi pour objectif d’imaginer des rapports d’intelligibilité commune, de mises en récit autour de la construction transversale d’une « poétique » de la Relation telle que l’avait imaginée le philosophe et poète Édouard Glissant.
Cette poétique de la Relation tentera ainsi de rompre avec une hiérarchisation entre arts et sciences, en créant des espaces communs d’élaboration d’une pensée plurielle à même de raconter la complexité du vivant.
En fin de session 2, nous réfléchirons ensemble à cette première expérimentation, nous essaierons de définir quels sont les outils (carnet de bord, écrits, pratiques corporelles, lectures, autres types d’ateliers) et quels nouveaux “tiers-espaces” pourraient être une aide dans la pratique de chacun.e, dans les pratiques croisées et transdisciplinaires. Et nous envisagerons quelle pourrait être la suite de ces deux premières sessions de travail.